Tu as commencé la musique très jeune, quelles sont tes influences ? Ont-elles évoluées ?

Oui alors, effectivement j’ai commencé très jeune, et mon premier amour musical a clairement été le rock anglais. Puis je suis tombé au milieu de l’adolescence sur le jazz. Là ça a été une vraie révélation, surtout au niveau arrangement. Je voulais faire un truc moins garage que mes inspirations et ça m’a beaucoup aidé à fabriquer des projets plus cohérents. En fait je trouve qu’on retrouve plus facilement de la cohérence dans les projets jazz plutôt que dans le rock où les mecs peuvent passer d’un album garage à un autre album plus électronique etc., donc le jazz m’a vraiment aidé à faire des choses qui tiennent ensemble.

Est-ce que tu aimerais monter un groupe ou est-ce que YURZ a plutôt vocation à rester un projet solo ?

J’ai aucun souci à partager le moment musical, que ce soit sur scène ou en studio, parce que ça permet de partager les influences et de construire des choses ensemble, mais j’irai pas jusqu’à partager un projet. Je ne monterai pas un groupe, ça c’est une certitude. Certes je veux essayer de monter une carrière sur la durée pour permettre à d’autres gens d’évoluer en parallèle, notamment l’équipe visuelle avec qui je travaille, et je veux absolument partager ce que ça pourra apporter, mais je préfère que YURZ ça reste moi, surtout au niveau de la composition.

Parce que quand tu travailles tes compositions, le plus important pour toi ça va être les textes ou la mélodie ?

J’aime beaucoup faire les deux et les deux sont importants. Mais vient aussi automatiquement la question de la langue. Pour l’instant dans mes albums je tiens à ce qu’il y ait un maximum d’anglais, parce que c’est plus rythmique. J’essaye de beaucoup miser sur la mélodie, car je trouve que l’auditeur français va forcément vouloir s’identifier à une part de moi si je chante en français. Et parfois j’ai pas envie de ça. J’ai envie qu’il puisse profiter de son moment. En plus j’ai tendance à vouloir créer des trips donc c’est vrai que sur le dernier projet que j’ai enregistré, donc 9 morceaux en anglais, j’ai envie de faire évoluer quelque chose mélodiquement et je trouve ça plus difficile quand le texte est en français. Forcément la personne va s’identifier plus vite. Et c’est pas forcément le but.

C’est un peu une question de pudeur aussi, j’ai l’impression de pouvoir dire plus de choses en anglais par rapport auxquelles je peux avoir honte. Mais dès que je rentre sur des débats un peu intellectuels ou sur des trucs où j’ai vraiment envie de fouiller et de faire réfléchir les gens, là pour moi le français est primordial, et j’ai pas mal de textes en français dont je vais me servir à fond. J’attendais juste le bon moment pour lâcher ces petits oiseaux là.

Quel genre de public veux-tu toucher ?

Bonne question. T’as toujours envie de pouvoir plaire à tout le monde, mais je suis conscient qu’au niveau des thèmes que j’aborde ou de la manière dont j’aime aborder les choses je pense que mon public sera des gens de 15-25 ans parce que je vais utiliser des trucs un peu électroniques dans les prochains projets, donc forcément à l’oreille d’une certaine génération ce sera plus difficile tout de suite. Je pense que la cible de rêve c’est 15-25, et puis surtout, je pense pas qu’il y ait un meilleur public. On verra au fur et à mesure, et puis mon public évoluera aussi avec moi, on a le temps !

Une chanson ou un album qui définirait ton mood aujourd’hui ?

Dans la journée là ? C’est dur. J’ai un mood assez constant. Un truc qui revient vraiment souvent c’est les Libertines. Donc rock anglais à fond. Et en ce moment j’ai redécouvert le dernier album de Milky Chance, et j’ai kiffé. J’adore la vibe pop un peu électro folk. J’avais adoré leurs deux albums précédents. Et là j’ai découvert tout récemment cet album sorti en novembre qui a pas du tout cartonné. Moi je trouve ça génial, je trouve qu’ils sont trop forts. Ils ont fait un album hyper efficace, 12 morceaux, 40 minutes avec des thèmes qui se parlent, se ressemblent et tu sens vraiment qu’ils ont enregistré ça en très peu de temps. J’aime bien quand on sent que le travail a été vraiment condensé en peu de temps, et c’est d’ailleurs ce que je reproche à mon précédent projet, car il est extrêmement mixte, et j’ai fais durer l’enregistrement sur 6 ou 7 mois. Sauf qu’on change énormément en 6 ou 7 mois, surtout à 20 piges, toutes les deux semaines t’es différent. Donc je me retrouve avec un projet que j’aime beaucoup mais qui est vachement incohérent sur certains thèmes. C’est pour ça que pour mon dernier projet j’ai voulu retrouver cette condensation et ça a été rapide. Je suis très fier de ce qu’on vient de faire et j’espère que ça vous plaira !

Retrouvez le titre Vulnérables de Yurz juste ici : https://www.youtube.com/watch?v=pXFxymyGEWo

Propos recueillis par Léna Wattez

Catégories : Interview

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